Aylmer l’intrigante a reçu une question intéressante. Sa source est la pierre tombale de John Charles Nelson, enterré au cimetière patrimonial Bellevue en 1895 sur le grand lot de la famille Conroy. J C Nelson était un arpenteur de DLS (Dominion Land Survey). Il a épousé Maria Jane Conroy, née à Aylmer en 1842. La brève enquête a soulevé plusieurs questions qui ont mené à générer ce texte IA afin d’avoir une idée des liens familiaux révélateurs sur le lot de la famille Conroy d’Aylmer.
Pour aller plus loin, je vous invite à consulter le patrimoine documentaire disponible à Bibliothèque et Archives Canada (BAC) et de la famille Conroy à Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) et toutes autres sources pour une nouvelle intrigante de mise en valeur du patrimoine.
Au plaisir d’avoir vos commentaires et des liens vers d’autres indices intrigants de l’histoire de chez nous…

Naissance : 10/09/1847 – Décès : 24/10/1895
Source : Cimetière patrimonial Bellevue d’Aylmer (Gatineau, Québec)
Au 19e siècle, dans la ville d’Aylmer — aujourd’hui un secteur de Gatineau, au Québec, situé sur la rive nord de la rivière des Outaouais — plusieurs familles influentes jouent un rôle central dans la colonisation et le développement de l’Ouest canadien. Parmi elles, les Conroy, les Nelson et les Dennis forment un réseau familial et professionnel dont les liens contribuent directement à la transformation des Prairies. John Charles Nelson, arpenteur des terres du Dominion, épouse Maria Conroy, fille de l’hôtelier et entrepreneur forestier Robert Conroy et de Mary McConnell. Sa belle-sœur, Mary Conroy, unit quant à elle sa destinée à John Stoughton Dennis, éminent arpenteur et administrateur fédéral. Par leurs alliances et leurs carrières respectives, ces familles deviennent des figures influentes de l’organisation territoriale de l’Ouest.
La Dominion Land Survey, créée en 1871, constitue l’outil principal de cette colonisation. Ce système d’arpentage impose une grille rectangulaire stricte pour diviser les territoires du Manitoba, de la Saskatchewan et de l’Alberta en cantons et sections. Cette structuration vise à faciliter la vente des terres, la construction de chemins de fer et l’arrivée massive de colons européens. Nelson et Dennis participent activement à ce processus, appliquant un modèle technique qui entre toutefois en conflit avec les systèmes de répartition foncière traditionnels des Premières Nations et des Métis.
Dans le sillage de ces levés territoriaux, le gouvernement fédéral met en œuvre la création des premières réserves autochtones, à la suite des traités numérotés signés entre 1871 et 1877. Au Manitoba, les réserves découlent du Traité no 1 avec les Anishinaabe et les Swampy Cree. En Saskatchewan, les Cris, les Saulteaux et les Nakotas sont concernés par les Traités nos 4 et 6, tandis qu’en Alberta, les Traités nos 6 et 7 délimitent les terres des Plains Cree, des Blackfoot et des Stoney. Ces délimitations, souvent effectuées sous la supervision d’arpenteurs comme Dennis, réduisent considérablement les territoires traditionnels autochtones et bouleversent leur mode de vie ancestral.
En parallèle, une politique d’immigration canadienne-française est promue pour maintenir une présence francophone dans l’Ouest. Appuyé par des évêques comme Mgr Taché et Mgr Grandin, le clergé catholique favorise l’établissement de communautés francophones à Saint-Boniface, Batoche et Morinville. Ces colons venus du Québec se heurtent au système d’arpentage rectiligne de la Dominion Land Survey, très différent de l’ancien modèle seigneurial, ce qui contribue à leur dispersion et à un choc culturel important. Cette tension entre tradition et imposition fédérale trouve son expression politique dans la résistance métisse menée par Louis Riel.
Les Métis, peuple issu du métissage entre Autochtones et colons francophones, vivaient selon un modèle de division des terres « en rangs » inspiré de la tradition française. L’arrivée des arpenteurs fédéraux, chargés d’imposer la grille rectangulaire du Dominion Land Survey, conduit à la perte progressive de leurs terres et à une marginalisation sociale et économique. Cette dépossession foncière constitue l’une des principales causes de la résistance armée menée par Louis Riel en 1885. John Stoughton Dennis, alors commandant du Dominion Land Surveyors’ Intelligence Corps, prend part à la répression de cette rébellion, incarnant le lien entre administration techniqtechnique et politique coloniale.
Outre son rôle dans l’arpentage et la réorganisation territoriale, Dennis joue un rôle clé dans le développement des infrastructures agricoles et hydrauliques de l’Ouest. Il participe à la création de l’Association des arpenteurs du Manitoba et organise les premières études d’irrigation dans les Prairies dès 1893. À partir de 1903, il devient haut responsable de la Compagnie du chemin de fer canadien du Pacifique, où il dirige des projets de colonisation, d’aménagement des ressources naturelles et de soutien aux agriculteurs, notamment par le biais de programmes de prêts et d’aide à l’achat de terres.
Pendant ce temps, à Aylmer, les frères Conroy, William Jackson et Robert Hughes, diplômés de l’Université McGill, mettent à profit leur formation pour développer des technologies agricoles novatrices. En 1889, William Jackson Conroy brevète un prototype de moissonneuse-batteuse assemblé à la forge familiale de Deschênes. Ce modèle, la Combined Harvester and Thresher, est utilisé au Manitoba jusqu’au début du XXe siècle. Bien que supplantée par des versions à moteur à vapeur, son mécanisme rotatif constitue une avancée technique durable. Par ailleurs, les frères Conroy s’intéressent à l’hydroélectricité et utilisent les rapides Deschênes pour expérimenter des systèmes de production électrique, faisant de ce lieu un foyer pionnier d’innovation.

Héritage et mémoire : les familles d’Aylmer et la colonisation de l’Ouest
John Charles Nelson, arpenteur du Dominion Land Survey, est inhumé en 1895 au cimetière Bellevue d’Aylmer, sur le lot familial des Conroy. Son mariage avec Maria Conroy, fille de l’entrepreneur Robert Conroy, symbolise les liens familiaux et professionnels qui ont uni les familles Nelson, Conroy et Dennis, figures clés de la colonisation de l’Ouest canadien. Par leurs actions dans l’arpentage, l’ingénierie et l’agriculture, ces familles ont profondément marqué le développement territorial et social des Prairies, tout en contribuant à des dynamiques coloniales souvent conflictuelles.
Quant à Maria Conroy, aucune trace confirmée de son lieu d’inhumation n’est actuellement disponible. Bien que plusieurs membres de la famille Conroy reposent au cimetière Bellevue, les registres ne mentionnent pas explicitement sa sépulture. Des recherches dans les archives locales ou religieuses pourraient fournir davantage d’informations.
Voir aussi : John Gilpin, « DENNIS, JOHN STOUGHTON (1856-1938) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 16, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 23 mai 2025, https://www.biographi.ca/fr/bio/dennis_john_stoughton_1856_1938_16F.html.
