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Histoire régionale et l’Outaouais

Histoire régionale et l’Outaouais

« En général,

nous ne connaissons pas assez cette terre

qui est la nôtre,

parce que notre éducation, trop tournée vers les choses abstraites,

vers un passé qui va de plus en plus s’évanouissant,

ne nous apprend presque rien de ce qui est autour de nous,

de ce qui est devant nous,

de ce qui est sous nos pas ».

Source : Arthur Buies, L’Outaouais supérieur, 1889, p.9.

Les pionniers de l’historiographie canadienne-française en Outaouais 

À l’époque où cette estampe des chutes de la Chaudière de John Henry Walker s’imprime, l’histoire de la région de l’Outaouais commence aussi à s’écrire… Les premiers écrits de l’histoire régionale suivent un modèle qui valorise davantage les réalités géographiques et l’évolution de la colonisation en dehors de la zone seigneuriale.  Il est possible d’analyser l’évolution du mouvement migratoire en suivant le développement de l’historiographie de la région de l’Outaouais depuis ses origines au 19e siècle.

Rivière des Outaouais, chutes de la Chaudière 1850-1885, 19e siècle M930.50.7.515 © Musée McCord
John Henry Walker (1831-1899)
1850-1885, 19e siècle
M930.50.7.515
© Musée McCord

La nordicité de l’Outaouais

Aux premières heures de l’histoire du Québec, l’Outaouais est d’abord le « Nord » à la limite du front pionnier à conquérir[1]. La région de l’Outaouais s’étend alors aux limites nordiques du système seigneurial. L’Outaouais est la région sur la rive-nord  de la grande rivière qui est aussi la route permettant d’atteindre sur les grands canots voyageurs les régions éloignées à l’ouest de Montréal. Dans le vocable du temps, le «Nord » est alors beaucoup plus vaste et étendu que le laisse entendre les cartes géographiques aujourd’hui.

Jusqu’en 1960, la géographie occupe une partie importante de l’histoire régionale afin de décrire explicitement les fronts pionniers. La description géographique aide à faire comprendre l’évolution de la prise de possession du territoire. Elle fait découvrir les enjeux de la conquête du sol par les pionniers. Le bilan de ces analyses se penche ensuite sur l’évolution des paroisses au rythme de l’avancement des pionniers sur les terres de colonisation. Cet aspect théologique de l’histoire régionale sous-entend les fondements de l’agriculturisme qui est de la dialectique cléricale du temps. Cette approche à l’histoire régionale a installé une historiographie sur lesquelles se lisent et s’interprètent encore nombreux textes d’histoire des régions aujourd’hui.

En somme, cette approche méthodologique cadre l’évolution de la colonisation dans une géographie spécifique. L’histoire cherche alors à soulever l’intérêt du public pour mieux lui faire saisir l’idée du pionnier en territoire de colonisation. L’idée pionnière s’enrichit souvent d’un discours théologique et nationaliste sur les efforts et les résultats des labeurs aux premières heures de la colonisation en dehors de la zone seigneuriale.

L’expansion territoriale canadienne-française

Arthur Buies est un pionnier de l’écriture sur l’Outaouais. Il rédige un premier essaie sur l’histoire de l’Outaouais supérieur. Les valeurs idéologiques d’Arthur Buies sont cependant issues de l’idée libérale de la colonisation et de l’expansion territoriale du discours des anticlércalistes au 19e siècle. Comme ses contemporains, il souhaite élargir le cadre de l’historiographie nationale du Québec. Il décrit rigoureusement les paysages de l’Outaouais, ce qui maintient en place le modèle de l’historiographie régionale des clercs. Arthur Buies reprend l’idée nationaliste mais cette fois en affirmant que « La colonisation, j’y insiste, est l’œuvre par excellence, l’œuvre vitale, et elle seule peut nous assurer une prospérité normale, solide et durable[2] ». Le nationalisme dépend alors de l’expansion canadienne-française afin de l’amener à s’intégrer au développement économique des régions de colonisation.

Alors, Buies n’aborde pas le développement de la région selon le modèle clérico-nationaliste. Il voit plutôt à placer dans son contexte géographique le développement socio-économique du bassin versant de la rivière des Outaouais. Il cherche ainsi à démystifier la migration tardive des Canadiens-français dans la région. Il ne s’attarde pas sur les frontières entre le Québec et l’Ontario et sur celles des localités et des paroisses. Ainsi, Buies cherche à faire valoir l’expansion de la nation canadienne-française sur le territoire habité ou habitable de la région.

Sa monographie « L’Outaouais supérieur » décrit une vaste contrée forestière parsemée de lac et de rivières. La région décrite se délimite à partir des frontières du nord-ouest seigneurial, c’est-à-dire le nord de Trois-Rivières et de Joliette ainsi que le territoire à l’ouest du lac des Deux-Montagnes. Il rapproche ainsi la zone seigneuriale à cette nouvelle région de colonisation. Il situe aussi l’Outaouais dans sa nordicité sous forme  de prose quasi-poétique. Arthur Buies décrit explicitement l’ensemble géographique du bassin versant de l’Outaouais. Il s’attarde surtout aux différentes voies d’accès du commerce et du développement. Il fait aussi valoir l’apport de l’industrie du bois et du chemin de fer transcanadien qui se construit à cette époque. Il remarque déjà que l’industrie du bois a rasé de vastes contrées de forêts luxuriantes sur la rive nord de l’Outaouais et ce, en moins de cent ans d’exploitation.

Le mythe de la nordicité et l’expansion culturelle sur une limite frontalière

Au 19e siècle, le « Nord » devient un lieu mythique menant au cœur des terres à bois sauvages du continent. Le « Nord » fait partie des mythes sur lequel repose la mémoire collective des CanadienNEs de l’époque.L’histoire de l’Outaouais n’échappe pas au discours fondé sur l’idée mythique de la nordicité.

Il faut aussi admettre que la région de l’Outaouais s’inscrit dans la mémoire collective comme la contrée des explorateurs, des coureurs des bois, de Dollard Desormaux, de la Chasse-Galerie, des grands barons du bois, de Jos Montferrand et des guerres des «Shinners ». L’Outaouais se développe alors comme la contrée mythique du « Nord » située au-delà du territoire habité des Canadiens-français.

La grande rivière des contes et légendes se transforme à l’image d’un Far West typiquement bas-canadien. L’Outaouais devient une contrée se bâtissant par l’histoire des hommes forts et valeureux.

L’historiographie contribue alors à édifier le mythe nordique de la région dans l’histoire canadienne-française malgré que géographiquement, l’Outaouais se trouve au sud de la province du Québec. L’histoire de la région représente l’Outaouais comme une zone à la frontière de la nordicité et à la porte de l’Ouest canadien. L’Outaouais devient alors l’idée mythique sise sur la frontalière des territoires à conquérir par les Canadiens-français.

La première monographie : Le Nord de l’Outaouais

Il faut attendre en 1938 pour que l’historiographie s’intéresse davantage à l’Outaouais du Canada français. L’approche historiographique du manuel le Nord de l’Outaouais  favorise toujours une approche à l’histoire de la région installée dans une tradition où la description du territoire, du développement de l’agriculture et de la colonisation maintiennent leur importance. Cet ouvrage est présenté sous forme de manuel d’histoire qui se divise en deux parties : « Géographie et histoire commune » et « Géographie et histoire locale »[3]. Ce manuel (400 pages) fait alors valoir les spécificités régionales et l’histoire locale de l’Outaouais. « Cette synthèse, la première à marier la géographie et l’histoire- à l’exception des travaux de Raoul Blanchard qui débute à la même époque – se présente sous forme de manuel[4] » qui est aussi offert au grand public[5]. Un coup d’œil s’impose selon Manon Leroux[6]. Le public l’accueille favorablement selon l’analyse de Fernand Harvey[7]. Il est possible de consulter ce livre rare sur la page publications en ligne du réseau du patrimoine gatinois.

Le centre d’intérêt de cette monographie offre un regard sur l’émancipation socio-économique et culturelle des Canadiens-français en Outaouais. Il offre une description riche de la géographie des lieux. Il recadre cette géographie selon le modèle d’une région de référence qui « est le produit d’une relation historique entre une population et son espace vécu à laquelle se sont ajoutées diverses interventions administratives de la part des autorités civiles et religieuses depuis les origines de la Nouvelle-France[8] ».

Louis Taché maintient un discours propre à l’historiographie régionaliste centrée sur le rapprochement entre l’histoire et la géographie. Cette approche méthodologique repose sur les traditions d’un grand mouvement régional ou provincial en France au 19e siècle[9]. Les érudits de l’histoire régionale de l’époque plaident « qu’il fallait accorder à chaque région naturelle d’un pays le droit de figurer individuellement dans l’histoire[10] ».

Ce mouvement historiographique est présent dans les écrits de Louis Taché qui est aussi confronté à l’idée de l’identité régionale en Outaouais. Il s’en détache en insistant sur le mouvement clérico-nationaliste dans le processus de colonisation des paroisses et des municipalités pour offrir un portrait démographique de la région.

Un autre manuel scolaire laisse son empreinte sur l’histoire de la région.  En 1965, Lucien Brault écrit le manuel Histoire du Canada pour les écoles franco-ontariennes. Il rédige aussi plusieurs ouvrages sur l’histoire locale et les débuts des premières villes du Canton du Hull. Il en demeure que son œuvre suit surtout les tendances de l’histoire locale qui rappelle les oeuvres pionnières des bâtisseurs de l’Outaouais. L’absence des sources dans ses écrits permet difficilement de poursuivre les pistes sur lesquels se fondent les faits exposés par Lucien Brault.

Les sources archivistiques en Outaouais

Nul ne peut cependant nier la contribution de la société d’histoire de l’Outaouais à l’historiographie de la région. La revue de la Société historique de l’Ouest du Québec, Asticou, et celle de l’Outaouais de la Société d’histoire de l’Outaouais apportent un éclairage sur différents aspects de l’histoire régionale.  L’Outaouais regorge de multiples histoires méconnues du grand public. Les revues démontrent clairement que l’histoire de l’Outaouais en est une qui se compose d’un vaste ensemble de microhistoires.

Pierre-Louis Lapointe est un archiviste qui a largement contribué à mettre en valeur les sources archivistiques de l’Outaouais. Ses contributions aux revues d’histoire sur l’Outaouais méritent d’être soulignées. Pierre-Louis Lapointe natif de la vallée de la Lièvre élargit notre façon de voir le pionnier en Outaouais. Il  pose un regard neuf sur les groupes ethniques cohabitant sur le territoire. Pierre-Louis Lapointe fait valoir l’idée du sentiment d’appartenance et de la complexité de cette mosaïque culturelle qui se dessine dans les premiers villages industriels de la région. Pierre-Louis Lapointe est aussi un des pionniers de la mise en valeur des sources archivistiques pour un public élargi au Centre régional d’archives de l’Outaouais (CRAO) créé en 1995.

Histoire des passions

La contribution des historienNEs de la région démontre que l’histoire en Outaouais est aussi une histoire de passion surtout, en mesurant la complexité des sujets et de l’usage méthodique qu’exige la recherche. L’usage des méthodes et des techniques de l’historiographie est nécessaire pour faire valoir la richesse du patrimoine de la région sans tomber dans les pièges du mythe et du nationalisme ethnique. L’histoire locale est vibrante dans la région, elle renferme à elle seule les contributions de nombreuses sociétés d’histoire qui racontent chacune à leur façon les débuts de la région.  Il existe malheureusement peu de monographies de l’histoire de l’Outaouais. Il n’y a toujours pas de projet de recherche en cours sur l’histoire de la ville de Gatineau.

Les dualités culturelles au coffin des limites frontalières

L’historienNE doit aussi composer avec la langue pour saisir l’ensemble de l’histoire de l’Outaouais. Ainsi, l’étude de la colonisation prend un autre visage lorsqu’on s’intéresse à l’Outaouais à travers les écrits de langue anglaise. Il y a les sources archivistiques des personnalités qui ont marqué l’histoire régionale. L’Outaouais compte plusieurs notoriétés marquantes ayant influencé l’histoire nationale. Nous n’avons qu’à penser à Louis-Joseph Papineau (Montebello) et Charles Dewey Day (Aylmer) tout deux ayant siégé pour le comté de l’Ottawa à la chambre d’assemblée.  Les écrits sur l’ouverture de la rive nord de l’Outaouais sont aussi l’histoire sur laquelle s’écrivent celles des Canadas au 19e siècle [12]. Cette situation amène alors à analyser autrement le concept du pionnier et de la colonisation en Outaouais à partir d’une historiographie ayant des méthodes d’analyse différentes des concepts du territoire et de la colonisation. Les ouvrages d’Hanson Guard et J L. Gourlay sont des incontournables pour avoir un regard différencier sur les pionniers en Outaouais au 19e siècle. Ces recueils produits du début du 20e siècle permettent de retracer l’évolution de la colonisation à travers les yeux des contemporains de langue anglaise. Ces récits très descriptifs contribuent davantage à faire valoir les petites communautés bordant les deux rives de l’Outaouais et ses nombreux habitants. Les descriptions sont riches en histoire des personnalités ayant occupé les lieux, d’où l’importance de ses écrits en généalogie aujourd’hui. Il faut aussi admettre que les descriptions d’Hanson Guard rehaussent le prestige des grandes personnalités anglophones de la région. Ce regard biaisé nous démontre l’importance d’être critique des sources en histoire. Gourley se montre moins enthousiaste dans la description des personnalités, mais il ne dresse pas un aussi large portrait des bâtisseurs de l’Outaouais.

L’histoire régionale sur la rive sud de l’Outaouais

Les ouvrages plus récents sur la région de l’Ottawa des universités de l’Ontario sont des sources indispensables pour saisir les enjeux qui se nichent à la frontière du « Nord » de la colonisation du Haut-Canada. Cette migration vers la région précède de peu celle du développement du Canton de Hull. La représentation de l’avancée des migrants anglophones vers la région semble un processus naturel dans l’évolution de la région. Il se présente autrement l’idée du pionnier sur la zone frontalière avec le Bas-Canada. La méthodologie se concentre beaucoup sur les sources archivistiques analysées selon des méthodes développées en généalogie. Cette méthode d’analyse amène à déborder des limites territoriales locales afin d’intégrer l’histoire régionale à une macrohistoire.

L’ouvrage de Richard M. Reid explore l’établissement de la Vallée de l’Ottawa entre 1800-1855 à travers les textes de journaux, les recensements et les documents d’archives. Reid  utilise les sources archivistiques pour concevoir de l’intérieur l’idée des pionniers dans la région de l’Outaouais. Cet ouvrage permet d’avoir regard sur le développement du tissu social et il fait valoir l’influence de ces réseaux d’influence dans le développement socio-économique de la région. Il élargit les horizons en intégrant cette activité aux réseaux économiques dans les colonies de l’Amérique nord-britannique. Reid aborde ainsi l’influence des politiques économiques de la métropole  britannique sur le mouvement migratoire dans la région. Il tente d’expliquer le peu de préoccupation des autorités dans l’établissement dans la région du nord-est du Haut-Canada.

Ainsi, l’histoire régionale commence à avoir des titres de noblesse dans l’historiographie canadienne. Ces titres lui sont surtout attribuables, car elle commence à s’intégrer à une histoire plus globale en établissant des liens entre le local dans un contexte élargi de l’histoire politique, économique et sociale.

Les monographies sur l’histoire et le patrimoine de l’Outaouais

La région de l’Outaouais compte trois monographies de son histoire et de son patrimoine. La mieux connue est celle lancée par le courant de la nouvelle histoire régionale des années 1980. Cette nouvelle histoire se veut surtout une prise de conscience collective régionale. Dans la région, cette ambition se bute souvent aux antagonismes ethniques et à la frontière séparant les deux rives de l’Outaouais. La monographie de Chad Garfield ne s’aventure pas dans la dualité culturelle. Ce collectif intègre l’histoire régionale à une histoire beaucoup plus large malgré l’absence voulue d’une histoire locale des bâtisseurs de l’Outaouais qui ont contribué à l’émergence de l’identité culturelle de la région.

Il s’agit aussi de reconnaître que cette absence est probablement intentionnelle. La frontière ethnique et politique demeure des terrains glissants dans l’historiographie québécoise. Il est d’ailleurs remarqué que l’histoire de l’Outaouais n’a pas été écrite par une université québécoise comme les prédécesseurs de cette collection sur les régions du Québec. Cette situation confronte de nouveau à la réalité de la frontière sur les deux rives de l’Outaouais. Les tracés frontaliers deviennent flou au fil de l’histoire de la région lorsqu’on l’étudie sur une longue durée.

Il demeure que cet ouvrage collectif est une grande monographie incontournable pour l’historienNE en Outaouais. Manon Leroux ajoute que « c’est un outil solide pour connaître l’histoire de la région d’un point de vue social, économique et politique, et ce, jusqu’aux années 1990[13] ».

Les antagonismes ethniques sont plus remarqués dans la monographie de Roger Blanchette. L’auteur situe malheureusement dans un vase clos l’histoire de la région en tenant peu compte du développement sur la rive sud de la rivière des Outaouais. Il établit peu les liens entre la région et l’essor économique de Montréal. Il revient sur la présence des conflits ethniques et sur les héros de la région du point de vue du Canadien-Français opprimé dans la région. Il intègre peu l’histoire de la région à la grande histoire nationale.

Louis-Philippe Lapointe s’aventure aussi sur le plancher glissant du nationalisme ethnique qui teinte parfois de patriotisme l’interprétation de l’histoire de la colonisation en Outaouais. Les critiques lui reprochent le caractère ethnique qui domine dans sa thèse de la bonne entente à Buckingham, maintenant un secteur de la ville de Gatineau.

Ainsi, il est possible de compter sur une main les monographies vouées à l’histoire de cette région souvent oubliée de l’historiographie du Québec. Depuis peu, l’Outaouais compte enfin un relevé important de son patrimoine régional. Manon Leroux vient de faire paraître l’Autre Outaouais, Guide de découverte du patrimoine. Ce travail colossal est rafraîchissant. Il est le résultat d’une longue recherche sur l’inventaire du patrimoine de l’Outaouais. De ces recherches, l’auteur nous livre les lieux de patrimoine, les personnalités qui les ont édifiés et les petites histoires locales.

Conclusion

Enfin, il faut cependant admettre que les ouvrages sur la colonisation, le développement socio-économique et le patrimoine de l’Outaouais s’attardent peu et rarement aux pionnières de la région. Ainsi malgré le fait que la colonisation et les pionniers sont les sujets les plus exploités des érudits de l’histoire de l’Outaouais, les femmes demeurent presque absentes des écrits en histoire sur la région. Cette situation devient encore plus délicate devant le fait que l’Outaouais est encore à la prise avec la caractérisation de son identité culturelle et régionale. Elle doit alors se faire le devoir d’inclure les femmes et les autochtones dans le mouvement migratoire en Outaouais. Ainsi, l’histoire de l’Outaouais demeure toujours un vaste chantier d’étude qui a avantage à être reconnu par les agents de l’historiographie au Québec. Cette histoire ne peut qu’élargir la façon que se représente l’Outaouais dans l’imaginaire collectif de la région et des autres régions du Québec.


[1] Fernand Harvey, «  L’historiographie du Nord du Québec », Recherches sociographiques, vol. 35, no3, 1994, p.374.

[2] Arthur Buies, L’Outaouais supérieur, Québec, 1889,

Version électronique de la BAnQ – L’Outaouais supérieurhttp://collections.banq.qc.ca/bitstream/52327/2022419/1/174229.pdf

[3] Fernand Harvey,  «  L’historiographie régionaliste des années 1920 et 1930 au Québec », Les Cahiers des dix, no 55, 2001, page 73.

[4] Fernand Harvey,  «  L’historiographie régionaliste des années 1920 et 1930 au Québec », Les Cahiers des dix, no 55, 2001, page 74.

[5] Fernand Harvey,  «  L’historiographie régionaliste des années 1920 et 1930 au Québec », Les Cahiers des dix, no 55, 2001, page 74.

[6] Manon Leroux, L’autre Outaouais,  Guide de découverte du patrimoine, page 590.

[7] Fernand Harvey,  «  L’historiographie régionaliste des années 1920 et 1930 au Québec », Les Cahiers des dix, no 55, 2001, page 73.

[8] Fernand Harvey,  «  L’historiographie régionaliste des années 1920 et 1930 au Québec », Les Cahiers des dix, no 55, 2001, page 54.

[9] Fernand Harvey,  «  L’historiographie régionaliste des années 1920 et 1930 au Québec », Les Cahiers des dix, no 55, 2001, page 54.

[10] Fernand Harvey,  «  L’historiographie régionaliste des années 1920 et 1930 au Québec », Les Cahiers des dix, no 55, 2001, page 68.

[12] L’idée du Canada au 19e siècle évolue au 19e siècle. De 1791-1840, la région fait partie du Bas-Canada. Avec l’Acte d’Union, l’Outaouais voit disparaître sa frontière nationale malgré qu’elle demeure une partie intégrante du Canada-Est. La loi constitutionnelle de 1867 sépare de nouveau politiquement le Canada. La rivière établit de nouveau une frontière entre les deux provinces.

[13] Manon Leroux, L’autre Outaouais, Guide de découverte du patrimoine, p. 590.

Le patrimoine des cartes anciennes : cette pointe de terre au sud du canton de Hull

Le patrimoine des cartes anciennes : cette pointe de terre au sud du canton de Hull

Les débuts de l’Outaouais et la carte des cantons au nord de la « Grand River » en 1802

L’arrivée de Philemon Wright sur l’Outaouais marque les débuts du développement du Canton de Hull. Il est le leader du canton et il entreprend un projet de colonisation à l’Ouest de Montréal. L’histoire de ce projet de colonisation nous provient principalement des récits et des mémoires de Philemon Wright.  Il est possible de vous familiariser avec ce récit des débuts de la colonisation sur l’Outaouais dans le cahier numéro 5 de la Revue Asticou sur les publication en ligne du Réseau du patrimoine de Gatineau. L’ article « LES ORIGINES DU CANTON DE HULL D’APRÈS PHILÉMON WRIGHT » éclaire aussi sur la vision de ce leader de canton et de ses projets de colonisation au chute des Chaudières.

La lecture de ce texte nous permet de faire quelques constats intéressants sur la vision de la nouvelle colonie imaginée par Philemon Wright. Il y a alors lieu de croire que Philemon Wright cherche à établir une colonie autonome et autosuffisante. La priorité réside dans le développement des grandes fermes le long de l’Outaouais. La préoccupation de l’autosuffisance de la colonie l’empresse à installer des industries qui fournissent l’essentiel des produits nécessaires à la jeune colonie. L’industrie du bois demeure une préoccupation secondaire selon le récit de Wright. Ce récit fait peu référence à la présence autochtone sur le territoire. Il demeure que ce mémoire rédigé originalement par Philemon Wright soit une des sources les plus utilisées pour relater les débuts de l’histoire en Outaouais.

Il demeure qu’en dehors de ce récit, l’histoire se fait parcimonieuse. Il est  difficile de dépeindre un portrait précis de la contribution des Associates et des enjeux litigieux dans le développement du canton de Hull. Il devient encore moins évident lorsqu’un litige entre les Associates et le Leader survient dans le processus de l’appropriation des titres de propriété dans le canton. Un des litiges concerne l’attribution des titres du lot 15 sur le rang I du canton de Hull. Ce lot renferme de nombreux avantages géographiques et économiques. L’histoire de ce litige devient de plus en plus compliquée, car elle se situe pendant une grande période de transformation dans le système d’enregistrement des titres fonciers.

L’Outaouais est un territoire menant vers l’ouest et le nord par cette grande route commerciale déjà en usage dès le début du régime français. Le tracé des éléments géographiques paraissent sur la carte de Samuel de Champlain dès 1613. Les chutes Chaudière, les rapides et le lac de Deschênes sont déjà des éléments représentés sur les cartes dessinées pendant le régime français. La perte de l’emprise territoriale des Algonquins sur la rivière figure aussi sur ces cartes. Les terres se morcellent et les réserves des terres Jésuites sont déjà identifiées sur les rives de l’Outaouais dès le début du 18e siècle. Il se dessine les terres seigneuriales qui leur sont attribuées. La seigneurie Papineau est d’ailleurs  originalement une de ces terres seigneuriales acquise sous le régime britannique par le parlementaire Joseph Papineau, père de Louis-Joseph.

Dès 1791, il s’installe un nombre croissant de postes de traite sur les rives de l’Outaouais. La Compagnie du Nord Ouest prend charge des anciens permis de traite du régime français. L’occupation revient aux détenteurs de permis de traite de fourrure de cette nouvelle compagnie de fourrure sous le régime britannique. Michel Filion nous informe sur le processus du passage de la dominance britannique dans la traite de fourrure. Il nous explique que l’attribution de ces permis va au plus offrant. Cette situation vient qu’à voir le voyageur canadien perdre peu à peu son emprise sur le commerce de fourrure avec l’arrivée des Américains après 1783.

Plusieurs des négociants de permis deviennent des marchands prospères de Montréal. Un de ces marchands vient qu’à s’établir sur le lot 15 du rang I du canton de Hull en 1821. Le marchand originaire du Vermont, Ithmar Day opère le poste de traite Day & McGillivray aux rapides et au portage de Deschênes selon Michael Newton. Ithmar Day y construit aussi un magasin et une scierie selon les témoignage de Murdoch McGillivray dans le litige sur le lot 15 de 1824. Il relate que son partenaire a installé un magasin et une scierie aux rapides. Il se révèle alors une possibilité que la maison au 84, chemin Vanier soit le magasin de Ithmar Day. Ainsi, ce litige sur le lot 15 nous amène à examiner de plus près les premiers plans du canton de Hull afin de comprendre l’issu du mystère sur le lot 15 du rang I du canton de Hull.

Au-delà de la traite, il faut attendre le 19e siècle avant que les terres de l’Outaouais se développent. Cette période voit aussi des changements profond en cartographie. Le régime britannique impose son propre système d’arpentage et son mode de distribution des titres de propriété. Il réserve des terres pour le clergé britannique. Ce n’est qu’en 1802 que les cantons au nord de la rivière des Outaouais soient arpentés, recensés et dessinés sur un plan. Ce plan rend officiel l’appartenance du canton de Hull au Bas-Canada. C’est aussi sur cette carte que paraît le nom de Philemon Wright sur une carte d’enregistrement foncier officiel dans le Bas-Canada.

Les cantons sur la "Grand River" en 1802

A Plan of the new townships on the Grand or Ottawa River, 1813 (1)

Le plan de Joseph Bouchette 

Le plan de Joseph Bouchette situe les cantons sur la rive nord de la « Grand River » en 1802. Il indique clairement l’appropriation de Philemon Wright du Canton de Hull. Son nom y est inscrit au nord des chutes Chaudières. Le plan nous familiarise aussi avec la géographie et le partage des lots dans le canton de Hull.  Il se remarque que le canton se situe à l’extrémité sud de la rive nord de l’Outaouais. Le rang un est celui le plus au sud du canton. Il est aussi remarqué que l’établissement de Philemon Wright est à la hauteur du troisième rang. Elle nous permet de repérer pour la première fois le lot 15 qui est grisonné au sud ouest des chutes Chaudière. Vous n’avez qu’à « cliquer » sur l’image ci-dessus pour voir ces détails inscrits sur cette carte révélatrice des débuts du peuplement sur l’Outaouais en 1802.

Le développement du canton de Hull

Le plan des cantons sur l’Outaouais affirme que Philemon Wright prend possession du canton de Hull en 1802. Il est le leader et il recrute les Associates qui entreprennent avec lui l’établissement et le développement du Canton de Hull. Philemon Wright est fortuné et originaire de Wilborn Massachusetts. Il n’a pas le portrait d’un loyaliste fuyant les représailles des révolutionnaires lors de la guerre de l’indépendance américaine en 1776. Il est plutôt un des révolutionnaires combattant l’armée britannique pendant cette guerre. Son récit nous révèle aussi sa préférence à recruter des Canadiens pour travailler dans ses entreprises.

Le plan de la « Grand River » montre le lot 15 sur le rang I du canton de Hull. Il l’identifie par la zone colorée en vert. Ces zones identifient les terres réservées au clergé protestant de langue anglaise. C’est cependant dans la carte du Canton de Hull de Davis produite en 1801-1802 que se révèle d’autres mystères sur cette ancienne terres du clergé. Le lot 15 porte un numéro d’enregistrement. Il y a alors un détenteur de titre sur cette propriété à l’extrémité sud du canton. Il est aussi à remarquer que cette terre est toujours une terre du clergé et que la moitié du lot est colorié en jaune.

Établissement du canton de Hull

Établissement du canton de Hull

Plan d’une partie du canton de Hull, Théodore Davis, 1802 (2)

Cette carte nous apprend  au sujet des personnes qui s’associent à Philemon Wright. Le nom de James McConnell est présent à plusieurs endroits sur le plan. Les noms Wright sont aussi très présents. Ce plan nous permet de voir le nom des différents Associates qui prennent possession des terres du canton de Hull. Certains associés ne développe pas leurs terres et les vendent plutôt au plus offrant. C’est le cas de Charles Symmes qui acquière un peu plus tard les titres de la propriété à l’ouest du rang II. Cette terre conduit aussi à l’extrémité ouest du lac Deschênes. Il y fait construire un lieu d’embarquement qui marque les débuts de la vapeur sur l’Outaouais. Il demeure que Charles Symmes, malgré qu’il soit un neveu par alliance de Philemon Wright, devient un acteur important tenant tête au leader du canton. Ce litige nous ramène encore au lot 15  en 1836. Charles Symmes témoigne que William McConnell, le fils de James, a acheté des titres de la propriété pour cinq shillings et qu’il y exploite un scierie jusqu’à sa mort. C’est ainsi que Mary McConnell obtient la moitié du lot 15. Charles Dewey Day obtient une lettre patente de son lot 15 b) . Il faut aussi comprendre que le poste de traite demeure sur la propriété de Day malgré qu’il ne l’opère pas personnellement.  Il devient un avocat bien en vue dans le comté de l’Ottawa et un juge à la cour supérieure du Bas-Canada.

Cadastres dans le comté de Hull en 1928

Le partage du lot 15 rend difficile à identifier la localisation de la maison au 84, chemin Vanier. C’est avec la carte du comté de Hull de 1928 qu’il est possible de déterminer l’emplacement cadastral des lots 15 a) et 15 b) sur le rang I.  C’est aussi avec cette carte que j’ai pu déterminer l’emplacement de la maison du 84, chemin Vanier. Elle n’est pas sur le lot 15 a) comme le sous-entende les fonds d’archives et les titres de propriété trouvés au registre foncier. Il demeure que cette carte est essentielle pour revenir aux rôles d’évaluation de la municipalité de Deschênes et pour situer les propriétaires des titres fonciers à Deschênes avant 1920.

Carte de comté du Québec à l’échelle de 1:63 360 . Hull ,  Carte du comté de Hull et Gatineau (Source : Collection numérique de la BAnQ, Cartes et plans, Numéro d’identification : 2669884_01)

Carte de comté du Québec à l’échelle de 1:63 360 (3)

Ainsi, les faits commencent à se mettre en place pour le parcours du patrimoine. Il demeure que le propriétaire et les usages de la maison au 84, chemin Vanier sont encore inconnus. Il reste encore les plans du tracé de la ligne de chemin de fer de la Pontiac Pacific Junction Railway Company à venir. Ces plans révèlent les lots, les titres des propriétaires et les bâtiments sur le tracé de la ligne de chemin de fer. Il ne reste qu’à souhaiter que la maison soit sur ces plans et que son propriétaire soit identifié. Si c’est le cas, nous pourrions savoir si la maison du 84, Vanier est ce magasin construit à l’époque de Ithmar Day ou bien, si elle est construite pour les fins du chemin de fer vers 1878. J’attends les images numérisées cette semaine.

Si ces plans ne peuvent pas révéler le mystère, il ne reste alors à exploiter les fonds d’archives de la Compagnie de la Baie d’Hudson, ceux des cartes de l’Outaouais sous le régime français et ceux du Compagnie du canadien pacifique. Ainsi, l’histoire de l’énigme du lot 15 nous amène à découvrir l’histoire du peuplement depuis l’établissement des postes de traite à l’ouest de Montréal jusqu’au début des réseaux de transport sur la rive nord de l’Outaouais.

Sources des cartes et plans

(1) Collection « cartes et plans » de la bibliothèque et archives nationale du Québec, Joseph Bouchette, A Plan of the new townships on the Grand or Ottawa River, 1813, Bibliothèque et Archives nationale du Québec, Numéro d’identification : 2663014

(2) Bibliothèque et Archives nationales du Québec, Fond : E21,S555,SS1,SSS1,PH.17, A Plan of part of the Township of Hull situated on the northerly side of the Ottawa River in the Province of Lower Canada. = 5B04-3-14 / Théodore Davis . – 40 chaînes : 1 po, 1802, Centre des archives de Québec.

(3)  Collection « cartes et plans » de la bibliothèque et archives nationale du Québec, Hull , Carte du comté de Hull et Gatineau, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, Centre d’archive de Montréal, Numéro d’identification : 2669884_01

L’usage du Web pour faire avancer la recherche en histoire

Il y a déjà quelques mois que je travaille sur l’histoire du village de Deschênes à Gatineau. Ce village renferme plusieurs histoires inédites et peu développées par l’historiographie québécoise. Je suis aussi très heureuse d’avoir commencé à développer mon projet d’essai final un an avant que le travail soit dû. J’éprouve plusieurs difficultés à trouver les sources primaires nécessaires pour obtenir une nébuleuse image du passé de ce petit village hors du commun dans l’histoire du Québec. Ces recherches donnent un sens au terme historia signifiant enquête en grec. Chaque concept ou les questions que je cherche à explorer m’amènent d’aventure en aventure.

L’histoire de Deschênes m’a amenée à fouiller les archives en Outaouais pour faire l ‘analyse d’un plan d’assurance-incendie Goad et la maison sur le Homestead de R & W Conroy. Ces deux enquêtes m’ont beaucoup appris sur la rigueur et la méthode en histoire. J’ai utilisé les sources primaires et j’ai reconnu leurs valeurs dans l’interprétation de l’histoire. Ces analyses ont aussi laissé place à vouloir enquêter davantage l’histoire de Deschênes, car plusieurs questions sont laissées en suspend.

Présentement, le questionnement se centre surtout sur le peuplement des cantons en Outaouais, sur le rôle des grands propriétaires terriens dans le développement économique au 19e siècle et sur le début des villes en région. Ce questionnement semble banal au premier abord, mais il est rapidement remarqué que l’historiographie québécoise n’en révèle que quelques fragments ici et là de ces histoires surtout lorsque le sujet se situe en dehors de la zone seigneuriale et des Cantons-de-l’Est. Cette histoire est aussi intimement liée à celle du Haut-Canada et le lieu qui se dispute le nom de la nouvelle capitale de la province du Canada et du nouveau pays, Ottawa. Il demeure aussi que je n’ai absolument rien trouvé sur le développement des homesteads au Québec et leur rôle dans l’établissement des premières municipalités dans les cantons.

Ce silence dans nos livres d’histoire et dans les revues spécialisées m’a amené à communiquer avec les experts en histoire de l’Outaouais. J’ai compris que j’étais peu familière avec le développement des cantons et que cette lacune ne me permet pas de regarder les bonnes pistes d’enquête. Je commençais à désespérer, car il ne m’était pas possible de poursuivre mon enquête et surtout la recentrer le sujet de ma recherche. Je voulais aussi me préparer à mon enquête dans les archives du fond Conroy. Je voulais surtout savoir ce que je devais chercher et préciser dans mon enquête.

J’ai d’abord soulevé mon questionnement initial sur le réseau social « Twitter ». Vicky Lapointe, ancienne étudiante à Sherbrooke et responsable du blogue Histoire, patrimoine et multimédia  m’a suggéré de consulter Google Book. J’espère qu’elle lise ces lignes afin qu’elle sache que j’ai trouvé une belle mine d’or. Je suis maintenant en mesure d’écrire quelques paragraphes à ce sujet sur le site Web que je suis à concevoir. Quelle richesse que d’avoir des sources numérisées si accessibles, malgré mes réticences éthiques à utiliser ces ressources. Il y a toujours des luttes sur les droits d’auteur avec cette ressources et étant moi-même auteure, je suis préoccupée par la numérisation des livres. Il demeure que je me sens privilégiée par ce sentiment de se savoir épauler de loin et de près avec les technologies de la communication.

Dans ma démarche, j’ai aussi pris contact avec des historiens locaux. J’ai d’abord communiqué avec mon tuteur, monsieur Léon Robichaud. Il m’a suggéré des ressources qui m’éclairent sur le sujet. J’attends aussi mon rendez-vous avec Monsieur Richard Bégin qui est très familier avec l’histoire de la famille Conroy d’Aylmer. Cette famille est propriétaire du homestead sur lequel s’est développé le village.

J’ai aussi partagé mes préoccupations dans un courriel à Monsieur Bruce Elliot, professeur à l’université Carleton à Ottawa. Il se spécialise en histoire de ma région. Il a écrit sur l’histoire de Nepean qui est la voisine au sud du Lac Deschênes sur l’Outaouais. Ses réponses m’ont éclairée beaucoup sur le système des leaders des cantons. Il m’a confirmé qu’en Outaouais, Philémon Wright est notre leader et le recruteur de colons. Il est le seul à détenir ce titre en Outaouais.   Il m’a reconduite à ma propre histoire régionale pour saisir le processus d’immigration au début du 19e siècle et il m’a dirigé vers des fond d’archives à consulter. J’ai de nouvelles pistes de recherche qui voient évoluer ce travail.

Il me reste à mettre la main sur la revue Histoire sociale/Social History pour trouver les articles qu’il m’a recommandé. Monsieur Elliot m’a surtout mise sur des pistes d’investigation très intéressante pour garder un œil attentif dans mon retour dans la recherche du Fond Conroy. J’en suis à trouver les traces très intéressantes sur le développement des cantons en Outaouais. Il est dommage que les articles de cette revue ne soit pas disponible dans notre bibliothèque. Je devrai me rendre à l’université d’Ottawa pour en obtenir des copies.

Je peux alors dire que cette semaine, mon enquête ne cesse de surprendre et de soulever l’attention des gens intéressés à l’histoire de ma région et au patrimoine. Il est aussi rare que l’on traite de l’histoire des colonisateurs sous son angle du développement des homestead au Québec. La seule référence en Outaouais est le Homestead de Philémon Wright à Hull qu’il qualifie dans son journal personnel. Je suis à lire ce journal pour mieux saisir les enjeux et caractériser le développement dans les cantons en Outaouais.

L’intrigue est poussée plus loin par les irrégularités dans les transactions des biens fonciers qui rendent aussi la tâche du chercheur ardue surtout si ses connaissances sur la distribution des terres aux colonisateurs britanniques demeurent nébuleuses. L’intérêt réside aussi par toute cette grande histoire qui se révèle par des sources primaires. Elles nous amènent à l’intérieur du milieu de vie des habitants des communautés qui se développent au 19e siècle. Elle me transporte aussi dans cette petite communauté qui s’identifie toujours à Deschênes malgré les fusions de 1976 et de 2001.

Bonne continuation…

L’usage du blogue et la production d’une exposition virtuelle sur l’histoire de l’ancien village de Deschênes

Je suis en ce moment à préciser le sujet de mon travail de session pour mon cours « activité pratique » en histoire sur l’ancien village de Deschênes. Je souhaite créer un parcours du patrimoine pour faire d’abord connaître le Homestead des frères Conroy et ensuite, l’usine de Nickel de Deschênes. L’exploration de ces deux aspects du village comporte plusieurs histoires inusitées sur le Québec. J’ai retenu l’idée d’une exposition virtuelle pour créer ce parcours du patrimoine. Il vise surtout à faire valoir l’unicité de l’histoire de cet ancien village maintenant intégrer à la ville de Gatineau. Ce village habité par les ouvriers passe maintenant souvent inaperçu dans le paysage urbain. Il maintient pourtant plusieurs traces de son passé qui révèlent souvent des aspects peu attirants pour la population ne connaissant pas son histoire. Il préserve ainsi les traces dans son patrimoine bâti et naturel. Les maisons allumettes et les anciens chalets bordant les environs du lac et des rapides Deschênes sur la rivière des Outaouais attirent aussi peu le regard des passants sur la piste cyclable liant Gatineau et à Ottawa. Il demeure que plusieurs cyclistes s’arrêtent pour regarder les ruines de l’ancienne centrale hydroélectrique près des rapides. Ces ruines nous rappellent pourtant brièvement le passé industriel des lieux.

Le village de Deschênes attire aussi peu l’attention des historiens et des associations du patrimoine de la région, car les habitants n’ont pas la stature des « grands personnages » retenus dans l’histoire de l’Outaouais. De plus, le bâti reflète surtout le milieu populaire où les lieux de travail ont progressivement disparu du paysage. Les ouvrages sur l’histoire de la région négligent aussi grandement l’apport de Deschênes sur le passé économique, social et culturel en Outaouais. Le peu d’intérêt pour le village a toutefois joué un rôle d’importance dans la conservation de son patrimoine. Plusieurs bâtiments relatant les débuts de Deschênes sont toujours présents dans le secteur. Il y a eu peu de développement résidentiel substantiel depuis une cinquantaine d’années pour transformer le visage de cet ancien village. Deschênes nous offre alors un environnement privilégié où le patrimoine retient des histoires qui ne se définissent que par ces choses anciennes.

L’intention du parcours est de mettre en valeur le patrimoine bâti et naturel par des sources primaires. L’idée est de concevoir un lieu d’enquête pour en révéler la richesse du passé de ce village ouvrier et industriel au début du 20e siècle. Cette enquête en histoire nous transportera vers le développement industriel, hydroélectrique et ferroviaire au Québec. L’enquête à partir du patrimoine de Deschênes nous amène vers des hommes et des femmes exceptionnels qui ont bâti et qui ont vu évoluer la région.

La création de ce parcours du patrimoine m’amène alors à faire ma propre enquête pour trouver les sources primaires qui révèlent la richesse des traces du passé toujours présentes dans l’ancien village de Deschênes. J’explore le fond Conroy la semaine prochaine. Ainsi, la mise en valeur des sources primaires trouvées dans les archives de la région ne peut que révéler des pans intéressants de notre histoire. N’étant qu’à l’étape préliminaire de ma recherche, il se perçoit cependant plusieurs contraintes à la mise en œuvre de ce projet. Il se révèle peu de connaissances sur les lieux de travail des premiers colonisateurs anglophones en Outaouais. Il est aussi difficile de voir ces acteurs dans leur milieu de travail et de connaître leur rôle dans le développement économique de la région. Les études sur le phénomène de l’urbanité dans les régions et les villages ouvriers sont aussi que très parcellaires au Québec. Il s’agit alors de voir à caractériser un village qui ne dépend pas d’une industrie unique à l’image de plusieurs villages industriels se développant à la même époque. Il est loin aussi de la notion du village rural québécois.

Ainsi, ce blogue conduit à faire connaître un objet de recherche inusité en histoire du Québec. Il se veut alors un lieu pour suivre ou pour participer à l’évolution de cette recherche en histoire. Le blogue devient ainsi un outil intéressant pour voir à l’évolution de cette recherche d’autant plus, qu’il s’avère un outil indispensable très intéressant pour la supervision de mes travaux en cours produit à distance. Le blogue est aussi utile pour faire connaître l’objet de cette recherche qui touche des aspects peu connus de l’histoire du Québec. Les personnes s’y intéressant peuvent laisser leurs commentaires afin de faire évoluer la recherche en histoire.

Enfin, le parcours du patrimoine est aussi le début de la création d’une exposition virtuelle du village de Deschênes relatant son histoire entre 1900 et 1940. Ainsi, l’exposition met en valeur les caractéristiques qui attirent les migrants vers le village au début du 20e siècle et les facteurs qui les amènent à s’y établir. J’explore alors les possibilités du Web pour mettre en œuvre cette activité. Je songe sérieusement à Google Sites qui est un outil de développement Web convivial et simple. Cependant il comporte certaines limites qui seront traitées davantage lorsque mon choix sera arrêté. Je regarde aussi à l’installation de Omerka sur mon Mac. Ce n’est pas par un simple clic qu’apparaissent les outils pour travailler avec ce logiciel sur Mac. Cependant, le logiciel gratuit semble aussi à mon avis très intéressant pour ce genre de production virtuelle. Alors, je vois ainsi à l’explorer davantage pour d’abord le faire fonctionner et pour ensuite l’analyser selon les besoins qui se soulèvent dans cette production. Je regarde aussi plusieurs blogues depuis une semaine pour voir à présenter le patrimoine par des expositions virtuelles. Alors, continuons à explorer des logiciels afin de choisir l’outil de communication convivial pour cette personne détenant peu de connaissances en programmation et qui pousse aussi vers une recherche en histoire qui mène à une enquête sur le passé de ce village méconnu.

L’histoire, l’apprentissage et le blogue

L’histoire est une discipline de la pensée. Elle s’imagine et elle se ressent. Au fil de mon expérience, l’histoire et le patrimoine sont devenus des points de rencontre afin de permettre à mes élèves de revivre dans leur imaginaire le passé. C’est aussi au fil de cette expérience qu’il m’est devenu important de poursuivre mes études et de développer mes propres compétences d’historienne. Ce blogue devient alors pour moi un point de convergence de mon cheminement dans la discipline et de mon expérience dans la diffusion de l’histoire.

Ce blogue présente trois pages distinctes qui permettent de suivre ce cheminement d’apprentissage que j’ai entrepris il y a déjà quatre ans. Il présente l’amorce de mon sujet d’essai Parcours de découverte du patrimoine à partir de l’histoire de la famille Tremblay de Deschênes pendant la première moitié du XXe siècle sur la page Patrimoine d’un village. Cette page vous présente l’ancien village ouvrier et industriel de Deschênes qui fait maintenant partie de la ville de Gatineau. Je reprendrai alors en partie les travaux entrepris dans mon cours Méthodologie et recherche en histoire la session dernière. L’objectif vise surtout à monter un parcours du patrimoine qui éventuellement, s’intègrera à une situation d’apprentissage et d’évaluation en histoire en quatrième secondaire.

Le Journal de bord est le point de réflexion sur mes propres apprentissages en histoire. Il est aussi le lieu qui me permet de pousser plus loin mes acquis et mes péripéties pendant la réalisation de ce beau projet. C’est ici que les lecteurs et les lectrices peuvent connaître davantage les arrière-pensées qui m’ont amenée vers mes différentes productions et le développement du présent travail de session.

La page Pédagogie est l’endroit pour voir comment mes apprentissages se transposent en salle de classe. Je construis des sites Web pour mes élèves et j’utilise les TIC en classe. C’est alors sur cette page que vous vous familiarisez avec les sous-entendus derrière ces productions. J’y placerai différents projets que je vis et que j’aie vécu avec mes élèves. Il se trouve aussi des productions Web réalisées pour ou avec les élèves.

Enfin, pour ceux et celles qui me connaissent, ils savent que j’ai de la difficulté à me tenir qu’à un seul projet. J’ai alors trouvé l’endroit où se s’associent mes intérêts et mes passions pour l’histoire, le patrimoine et l’éducation. Il en advient que je partage ainsi la croyance que l’histoire est plus qu’une gymnastique de la pensée. Il est permis de croire qu’elle peut se revivre dans l’imaginaire, faire réfléchir et émouvoir en suivant les traces de son patrimoine. Il se reconnaît dès lors que la petite histoire soulève des questions qui nous rapportent à la grande histoire. Cette histoire près de chez nous est alors un lieu qui amène l’élève à vouloir comprendre davantage ce qui se réalise et qui se vit en  classe d’histoire au secondaire.